Jacques Benveniste
Le docteur Jacques Benveniste a terminé sa route le 3 octobre 2004, il avait 66 ans. En annonçant son décès, les journaux télévisés se sont contentés de rappeler le «scandale de la mémoire de l’eau ».
Il était avant tout un immunologiste de renommée internationale, directeur d’un laboratoire de recherche à l’Inserm, l’un des scientifiques français les plus publiés et les plus appréciés dans sa spécialité. En 1971, sa découverte d’un facteur activateur de la production par l’organisme des plaquettes sanguines avait placé son nom dans tous les manuels de médecine ainsi que sur la liste des nobélisables.
En 1988, Jacques Benveniste et son équipe publient un article dans la revue Nature consacré aux étonnantes conclusions de leurs recherches sur les « hautes dilutions ».
Lorsque l’on met des lymphocytes basophiles (globules blancs impliqués dans le mécanisme des réactions immunologiques) en présence de venin d’abeille, il se produit une dégranulation (éclatement) de ces derniers. C’est ce même phénomène qui est responsable des allergies. Le chercheur va de plus en plus diluer l’antigène responsable de la réaction jusqu’à ce que, statistiquement, il ne reste plus « que » de l’eau. Résultat : même une dilution aussi extrême provoque la dégranulation des basophiles.
Rapidement, un véritable procès en sorcellerie va se monter contre lui dont le magazine Science et Vie se fera le grand inquisiteur.
Ce que ce dernier lui reprochera avant tout, c’est d’avoir été financé en partie par les laboratoires Boiron, voyant là une aubaine pour pouvoir s’attaquer à l’homéopathie. Comme si ce genre de collaboration était exceptionnel ! On mettra en doute son protocole expérimental ainsi que la non reproductibilité des résultats.
Les vieilles barbes du « milieu » scientifique jugeront ridicule le rôle donné à l’eau, dont pourtant on ignore encore en 2006 les véritables propriétés physico-chimiques. Il est vrai que l’eau est seulement primordiale dans les mécanismes de la vie terrestre !
Fort de sa bonne foi, Jacques Benveniste refusera de faire acte d’apostasie. Il sera donc « excommunié » de la communauté scientifique et sera même chassé de son propre laboratoire à l’Inserm en 1995.
D’autres laboratoires referont « sous le manteau » ses expériences, avec les mêmes conclusions que les siennes, mais il n’oseront pas publier leurs résultats qui, semble-t-il, sentaient trop le soufre.
N’étant pas à proprement parler un scientifique, j’ai beaucoup hésité à publier ce billet. Mais je souhaitais évoquer le profond dégoût que l'exécution en règle de ce grand savant m’a laissé, même après bien des années. Il faut dire que c’est le mensuel Science et Vie lui-même qui a ravivé ce sentiment, vingt ans après, en consacrant dans son numéro de juillet un article de dix pages pleines de bienveillance aux recherches de Philippe Vallée (« L’homme qui magnétise l’eau »).
Dans ses pages, le magazine admet enfin le manque de connaissances quant aux propriétés physico-chimiques de la si banale molécule H2O. Il reconnaît même que l’eau pure n’existe pas, qu’elle contient toujours «quelque chose » et que les changements de ses propriétés sont durables dans le temps ! On ne peut que déplorer que le magazine, au lieu de démolir professionnellement et moralement le docteur Jacques Benveniste ne l’ait pas encouragé à aller de l’avant dans ses recherches, qui sait ce qu'un point de vue neuf, de nouvelles pistes à étudier auraient pu apporter … Quel gâchis !
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